Chanel a confirmé jeudi la démission de sa directrice générale pour contradictions stratégiques, alors que le secteur du luxe enregistre un soudain ralentissement.
Il s’agit de Maureen Chiquet, qui dirigeait la maison de la rue Cambon depuis neuf ans. Son remplaçant n’est autre qu’Alain Wertheimer, président et actionnaire de la griffe avec son frère Gérard.
Tout en appréciant un mandat au cours duquel Maureen Chiquet « a accompagné avec triomphe la croissance de Chanel et affermi sa position dans l’univers du luxe », le groupe parle, dans un communiqué, des « dissemblances d’opinions sur la stratégie de la maison ».
Pour plusieurs spécialistes la directrice générale est sanctionnée pour des erreurs stratégiques qui exposent la griffe au risque de se voir banaliser. Ceux-ci parlent surtout d’une surexposition de Chanel à la clientèle chinoise.
« Il y a une sorte de consentement dans l’industrie suivant lequel Chanel a fait un fait plusieurs erreurs », remarque Luca Solca, analyste d’Exane BNP Paribas. « La marque semble exagérément exposée à la clientèle chinoise et les ajustements de prix ont encore exacerbé le problème », souligne-t-il.
Le groupe avait surpris tout le monde en mars en annonçant qu’il allait concilier ses prix à travers le monde pour faire face à l’explosion du marché parallèle et aux anormalités provoquées par le prolifération des écarts de prix entre l’Europe et l’Asie. Il avait ainsi baissé ses prix de façon draconienne en Chine alors qu’en Europe ils étaient augmentés d’environ 20% sur ses modèles de sacs les plus écoulés dans le monde, le « Boy », le 11.12 et le 2.55.
Chanel ne dévoile aucun chiffre.
La marque qui fait partie des premières marques du luxe au monde réaliserait un chiffre d’affaires dépassant les 10 milliards d’euros, pour une marge opérationnelle de plus de 30%, d’après certaines les estimations d’analystes.